• Evri samting yu wantem save long bislama, be yu fraet blong askem...

     

     "tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le bichelama sans avoir oser le demander..." voila la traduction du titre aux consonnances etranges.

    Le  bichelamar ou bislama est, depuis l'indépendance en 1980, l'une des 3 langues officielles du vanuatu. C' est une langue dérivée de l'anglais, une version nivate du Pidgin de Papouasie Nouvelle-Guinée. Elle est actuellement la langue la plus utilisée dans l'archipel du Vanuatu, aussi bien dans la vie quotidienne que dans les médias, ou au parlement. Elle représente une certaine neutralité dans un pays partagé entre les influences françaises et anglaises. 

    Pour comprendre un mot ou une phrase, il est conseillé de la lire à haute voix, et ainsi de retrouver la consonance de l'expression anglaise correspondante. 

    Ceci est une règle qui fonctionne dans bien des cas, mais pas tous. cela serait trop aisé!  Si le sens d'une phrase semble obscure, il faut se souvenir que le bichelamar est une langue très très imagée où une (longue) description prendra la place d'un mot précis dont notre langue est si riche. 

    un exemple de cette imagination verbale: "wan bigfala bokis i gat blak tut mo waet tut taem yu kilim hem i krae " soit litteralement "une grande boite qui a des touches noires et des touches blanches et quand tu les tapes, elles pleurent". Alors avez vous reconnu dans un 1er temps les mots anglais derrière les mots en bichelama?? et surtout avez vous devinez de quoi il s'agissait?... la réponse est le...... piano!

    autres exemples imagés: "basket blong titi" soit le soutien-gorge!             "Wanfala sameting blong kakae wud; I kam I go I kambak; brata blong tamiok" soit littéralement "quelque chose qui mange le bois; qui va, qui vient et revient encore; les 2 dans le meme axe"... alors???? en un mot.... une scie!               "Nambawan pikinini blon kwin" soit "l 'enfant n° 1 de la reine"..... et oui!!! le prince Charles!!!! 

    La grammaire est assez simple. Il s'agit d'une sorte de créole dans la structuration de la phrase. On ne dit pas "mon nom est céline" mais "mi, nem blong mi, céline" soit "moi, nom de moi, céline". Le plus compliqué est de saisir la tournure des phrases et leurs constructions. Quant à la conjuguaison, elle est aussi simplifiée. Pour distinguer le présent, du passé et du futur, un mot est placé devant le verbe ("stat" devant le présent, "bae" pour le futur,...). On distingue les verbes par leur terminaison en -em, -um ou -am, suivant la dernière voyelle du mot (kukum pour cuisiner; mekem pour faire...).

    Pour ce qui est de la prononciation, les mots, s'ils ressemblent fortement à l'anglais, sont prononcés à la française.  

    voici un petit lexique (à lire à voix haute pour verifier la correspondance sonore avec l'anglais) pour combler votre curiosité et commencer votre apprentissage: 

    • halo : Bonjour

    • olsem wanem : Comment vas-tu ?

    • i gud (nomo) : (très) bien

    • Tanku tumas : Merci beaucoup

    • Plis : s'il te plait

    • Gudmoning : Bonjour

    • Gudnaet : Bonsoir, bonne nuit

    • Tata : au revoir

    • Allez : au revoir

    • lukim yu : A tout à l'heure, au revoir

    • mi kam wetem yu : je viens avec toi

    • Wet smol : attend un peu

    • me no save: je ne sais pas

    • mi save toktok bislama : je sais parler le bichelamar

    • i smelem gud : ça sent bon

    • Graon i seksek : Tremblement de terre

    • pekinini: enfant

    • Pepet : insecte

    • franis: france

    • ostrelia: australie

     

    Le mot bichelamar viendrait du portugais bicho do mar « bête de mer » qui désignait un animal marin, le sea cucumber ou bêche de merle concombre de mer qui étaient un produit consommé par les Chinois. Son commerce se fit d'abord avec les Malais, puis il s'étendit au Pacifique-Sud. Au milieu du XIXe siècle, des trafiquants, les beach-combers, allaient les ramasser sur les récifs des îles mélanésiennes pour les revendre en Chine. La langue parlée entre ces navigateurs et les populations locales, sorte de sabir à base d'anglais, constitue la toute première forme du futur pidgin qui allait se répandre dans toute la Mélanésie. C'est ainsi que le terme bichelamar a fini par désigner l'une des variantes de ce pidgin. 

    Dans la première moitié du XIXe siècle, la Polynésie a été le lieu d'une importante pêche à la baleine. De nombreux autochtones ont été engagés dans les équipages des baleiniers. C'est l'origine d'un premier pidgin utilisé entre membres de ces équipages. Le nombre de baleines a décru progressivement, et donc leur pêche, mais le pidgin est resté comme langue de communication. Dans le même temps, en 1827, la présence de bois de santal a été révélée dans l'île d'Erromango. Ce bois précieux, très prisé en Chine, a été l'objet d'un intense commerce effectué par les marchands australiens. Mais, toutes ces activités déclinèrent alors que se développaient de nouvelles plantations en Australie: canne à sucre surtout, mais aussi coton et coprah. Ces cultures réclamant beaucoup de main d'œuvre, c'est près de 50 000 habitants du futur Vanuatu qui furent engagés dans les plantations. Les travailleurs venant d'îles différentes, et donc parlant des langues différentes, utilisèrent naturellement entre eux le pidgin qui émergeait alors. Cette periode terminée, vers 1910, alors que les travailleurs rentraient chez eux, le bislama s'est stabilisé linguistiquement, puis a commencé à se répandre. 

     

     


     


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